Divisions des oeuvres d'ARISTOCLES-PLATON

Le classement sur Gaogoa,
35,13,1,6,
Le classement de Platon,
Le classement d'Aristophane de Byzance,
Les tétralogies de Derkilidas et Thrasylle,
La division agiste,
Les Tétralogies par SUZANNE.B,
  Analyse selon DIOGENE Laërce,
Lectures de Laurent COURNARIE,
Division selon la forme du dialogue,
Authenticité,


Le classement sur Gaogoa


Les oeuvres sont numérotées selon la numération arabe de 1 à ...,
pour la liste (in)complète actuelle c'est ici . et ici (en cours).
Acte surement hérétique mais délibéré !

Les oeuvres sont regroupées en 3 groupes (ceux de Monsieur CHAMBRY !).
I- Dialogues socratiques :

[2- Second Alcibiade, 12- Gorgias,
    13- Ménéxène ]

II- Théorie des idées,

[27- Ménon, 14- Cratyle, 15- Le Banquet,
    20- La République, 17- Le Phédon, 19- Le phèdre]

III- Ouvrages métaphysiques :

[21- Théétète, 22- Parménide,
    24- Timée, 25- Critias, 26- Lois]

(des modifications de numérotations pourraient intervenir au cours de ce travail..2018)


35,13,1,6

La collection des oeuvres de Platon comprend trente-cinq dialogues
(35), plus un recueil de lettres (13), des définitions (1) et six petits dialogues apocryphes (6) : Axiochos, de la Justice, de la Vertu, Démodocos, Sisyphe, Eryxias.
Au lieu de ranger les trente-cinq dialogues admis pour authentiques dans l’ordre où ils furent publiés, les Anciens les avaient classés artificiellement.

Le classement de PLATON

Platon lui-même avait groupé exceptionnellement le Théétète, le Sophiste et le Politique, avec l’intention d’y adjoindre le Philosophe, qui est resté à l’état de projet, et aussi la République, le Timée, le Critias et un dialogue qu’il n’écrivit pas.

C’est apparemment sur ces groupes de trois ou de quatre qu’on se fonda pour le classement des oeuvres de Platon.

Le classement d'Aristophane de Byzance


Au dire de Diogène Laërce, Aristophane de Byzance avait établi les cinq trilogies suivantes :

1. République, Timée, Critias ;
2. Sophiste, Politique, Cratyle ;
3. Lois, Minos, Épinomis ;
4. Théétète, Euthyphron, Apologie ;
5. Criton, Phédon, Lettres.

Il avait divisé le reste par livres et l’avait cité sans ordre.

Les tétralogies de Derkilidas et Thrasylle

Derkylidas, au temps de César, et Thrasylle, contemporain de Tibère, adoptèrent au contraire le classement par tétralogies, qui rappelait à la fois les deux groupes de quatre qu’avait conçus Platon et les tétralogies tragiques (trois tragédies, plus un drame satirique).
L’ordre de Thrasylle est celui que nous présentent nos manuscrits, et qu’ont reproduit les éditeurs jusqu’à nos jours.


La 1re tétralogie comprend : Euthyphron, Apologie, Criton, Phédon ;
la 2e : Cratyle, Théétète, Sophiste, Politique ;
la 3e : Parménide, Philèbe, Banquet, Phèdre ;
la 4e : Premier et second Alcibiade, Hipparque, Rivaux ;
la 5e : Théagès, Charmide, Lachès, Lysis ;
la 6e : Euthydème, Protagoras, Gorgias, Ménon ;
la 7e : Hippias mineur et Hippias majeur, Ion, Ménexène;
la 8e : Clitophon, République, Timée, Critias ;
la 9e : Minos, Lois, Épinomis, Lettres.

Selon DIOGENE Laërce p17...
2 caractères généraux dans les dialogues de Platon :

- les un sont des dialogues d'explication ou d'instructions :
a- sur la spéculation, soit physique ou logique.
b- sur l'action, soit politique ou moraux.

- les autres sont des dialogues de recherche, divisés en 2 classes,
a- pour s'exercer sur quelque sujet, ( 2 types : dialogues maieutiques, et dialogues d'essais).
b- pour combattre quelques idées (2 types : dialogues de démonstrations ou d'accusation et dialogues destructifs).

....suite de l'analyse de DIOGENE

Division agiste (la philosophie.com) :

– Les dialogues de jeunesse :

  • Hippias majeur
  • Protagoras
  • Gorjas

– Les dialogues de la maturité

– Les dialogues de la vieillesse

  • Parménide
  • Théétète
  • Sophiste
  • Politique
  • Philèbe
  • Les lois

Les tétralogies selon SUZANNE.B,

SUZANNE.Bernard, les tétralogies de Platon,

 
Lectures de Laurent COURNARIE,

COURNARIE, Thèmes et dialogues, analyse,

L'étude des dialogues sera distribuée selon les entrées suivantes

I. Kalon-Technè-Mimèsis
Le beau et le bon : Hippias Majeur
Le beau, l'art et l'image, Banquet, République

II. Archè-Eidos-Ousia
L'âme, le principe : Phèdre
Le Bien et l'essence : République VI
L'origine du monde : Timée

III. Epistémè-Ousia-Genesis
Les mots et les choses : Cratyle
Le devenir. l'être : Théétète. Sophiste, Timée
La science : Théététe

IV. Politeia-Nomos-Dikaiôsunè
La justice, l'Etat : République
La démocratie : République VIII

V. Praxis-Arétè-Agathon
Enseigner et définir la vertu : Ménon
La mort, la philosophie, l'immortalité : Phédon
La liberté et le choix : République X
Le plaisir. le bien : Philèbe

 

Division selon la forme du dialogue

On divisait aussi les dialogues d’une autre manière.

Le dialogue a deux formes, nous dit Diogène Laërce ;

il est diégétique (sous forme d’exposition) ou zététique (sous forme de recherche).

La première se divise en deux genres : théorique ou pratique.

Le théorique se subdivise à son tour en deux espèces : métaphysique ou rationnelle ;
le pratique aussi se subdivise en deux espèces : morale et politique.

Le dialogue zététique peut avoir, lui aussi, deux formes différentes :
il peut être gymnique (d’exercice) et agonistique (de combat).

Le genre gymnique se subdivise en maïeutique (qui accouche les esprits) et en peirastique (qui éprouve, qui sonde).

L’agonistique se subdivise également en deux espèces : l’endictique (démonstrative) et l’anatreptique (réfutative).

Nos manuscrits et nos éditions ont conservé ces indications. (E.CHAMBLY)
Ils portent aussi, avec le nom propre qui désigne le dialogue, un sous-titre qui en indique le contenu.

Authenticité

Les modernes se sont demandé si les ouvrages attribués à Platon sont tous authentiques.
Déjà quelques Anciens tenaient pour suspects le second Alcibiade, l’Hippias mineur, les Rivaux, l’Épinomis, sans parler des six dialogues apocryphes.

Au XIXe siècle une vague de scepticisme, mise en branle par le savant allemand Ast, s’est étendue à plus de la moitié des dialogues, et l’on a été jusqu’à rejeter l’Euthydème, le Ménon, le Cratyle, le Philèbe et tout le groupe formé du Sophiste, du Politique et du Parménide.

 

Toutes ces athétèses sont parties d’un principe arbitraire, c’est-à-dire de l’idée que l’on se formait de Platon d’après certains dialogues jugés authentiques.
On repoussait tout ce qui ne cadrait pas avec cette idée.
Comme cette idée variait suivant l’esprit qui l’avait formée et suivant le point de vue où chacun se plaçait, les athétèses variaient aussi.

Cette méthode toute subjective a fait son temps : l’on est revenu à des idées plus saines.

On admet fort bien que Platon ait pu varier, que son génie ne soit pas éclos tout d’un coup, et qu’il ait pu avoir comme les autres ses défaillances et son déclin.
On n’ose plus, comme on l’a fait par exemple pour l’Hippias mineur, passer par-dessus le témoignage irrécusable d’Aristote.
On admet généralement comme authentiques presque tous les dialogues, sauf le Théagès, le Minos et le Clitophon.
On regardait toutes les Lettres comme apocryphes : on fait exception aujourd’hui pour la 7e et la 8e.
Quant aux Définitions, on y voit une compilation d’école, sans intérêt d’ailleurs.